A Qui profite le crime ?
Plus qu’une simple enquête, je vous propose une une 𝐫𝐞́𝐟𝐥𝐞𝐱𝐢𝐨𝐧 sur une situation que vous pouvez rencontrer en équipe. Prêt ?
Histoire d'une situation complexe...
Une équipe exprime le besoin d’être soutenue par leur manager pour gérer les problèmes délicats et qui demande un traitement urgent. Un jour, un membre de l’équipe se retrouve bloqué avec une situation complexe. Le manager, fidèle à son engagement, intervient rapidement, convoque les parties concernées et trouve une solution.
Quelques jours plus tard a lieu une réunion d’équipe, et lors de la restitution de l’événement, SURPRISE❗ : l’équipe (y compris la personne ayant demandé de l’aide) conteste la solution adoptée. »
Le manager ressent un grand malaise.
Pourquoi la solution est-elle rejetée ?
Je vous propose de décrypter cette situation sous l’angle du triangle dramatique de Karpman, un modèle qui décrit les jeux psychologiques où les individus adoptent, souvent inconsciemment, l’un des trois rôles suivants : Victime, Persécuteur et Sauveur.
La Victime
- Rôle joué par : Le membre de l’équipe qui exprime son impuissance face à un bénéficiaire.
- Attitude : La personne se place dans une posture où elle ne voit pas de solution à son problème, cherche un secours extérieur et déclenche ainsi l’intervention du manager.
- Risques : En demandant de l’aide, elle déresponsabilise partiellement l’équipe et elle-même, et peut alimenter un sentiment d’impuissance collectif.
Le Sauveur
- Rôle joué par : Le manager, qui intervient pour « résoudre » le problème conformément à sa compréhension de son rôle et à l’engagement pris auprès de l’équipe.
- Attitude : Il convoque les parties, mène l’entretien et trouve une solution, mais sans pleinement impliquer l’équipe dans le processus. En faisant cela, il renforce la dépendance de l’équipe à son intervention.
- Risques : Le Sauveur peut provoquer des frustrations si les parties n’adhèrent pas à la solution ou se sentent infantilisées.
Le Persécuteur
- Rôle joué par : L’équipe (dans son ensemble) lors de la restitution.
- Attitude : En contestant la solution trouvée, l’équipe projette son mécontentement sur le manager, le rendant responsable d’une décision qui ne satisfait pas ses attentes.
- Risques : Cela peut renforcer un cycle conflictuel où le manager, se sentant injustement attaqué, pourrait durcir son rôle ou se désengager émotionnellement.
Que s'est-il passé ? Analyse de la scène
Point de départ
Le membre de l’équipe exprime une difficulté qui génère une demande d’intervention. Le manager prend le rôle du Sauveur, persuadé de devoir agir pour résoudre la situation.
Coup de théâtre !
Lorsque la solution proposée par le manager est contestée, son rôle de Sauveur se retourne contre lui en imposant une décision non validée collectivement.. L’équipe prend la place de Persécuteur et le manager celui de Victime.
La Suite ?
L’équipe (y compris la personne initialement demandeuse) adopte un rôle de Victime, se sentant incomprise ou insatisfaite, et projette le problème non résolu sur le manager.
Les pièges du triangle
Le triangle dramatique peut durer ainsi longtemps et autoentretenir une situation non désirée . Si rien n’est fait pour briser ce schéma inconscient, voici les risques :
- Pour l’équipe : Une dépendance croissante au manager pour résoudre les problèmes, une perte d’autonomie et une augmentation des frustrations collectives.
- Pour le manager : Une surcharge émotionnelle et opérationnelle, une difficulté à maintenir un climat de confiance et, potentiellement, un épuisement professionnel.
Mais alors, Comment sortir du triangle dramatique ?
Le triangle dramatique de Karpman est un modèle puissant pour comprendre cette situation. La clé pour en sortir est de passer d’une dynamique de jeu psychologique à une dynamique de coopération adulte
Résolution de l'enquête
Send download link to:
Très intéressant de lancer une étude de cas, qui parle, sans aucun doute, à énormément de personnes. L’analyse est pertinente et nécessite l’approfondissement théorique proposé.
Merci David!
Merci pour ton retour Céline. Un outil a découvrir bientôt dans mes formations 😉